Après deux années de baisse, les défaillances d’entreprises devraient repartir à la hausse l’an prochain. Les économistes de l’assureur-crédit Coface prévoient un ralentissement de la croissance du PIB en 2019 à 1,5 %, ce qui ferait grimper légèrement le nombre d’entreprises en difficulté, selon eux. Ils s’attendent à une légère hausse de 0,8 % des défaillances d’entreprises, à 52.800 l’année prochaine.
Les économistes d’Euler Hermes, le concurrent de Coface, s’attendent aussi à une hausse des défaillances, de l’ordre de 2 % l’an prochain. Pas de catastrophe donc, mais un vrai point d’inflexion de la santé des entreprises hexagonales qui s’était améliorée ces deux dernières années. En 2015, le nombre d’entreprises ayant fait l’objet d’une procédure collective dépassait encore la barre des 60.000.
« Historiquement, c’est quand la croissance tombe à 1,5 % que les défaillances en France reco mmencent à augmenter », rappelle Julien Marcilly, chef-économiste de Coface. D’ailleurs, déjà au troisième trimestre, celles-ci ont grimpé de 2,3 %, après une première moitié d’année durant laquelle la croissance a nettement ralenti.
Pour l’instant, « les très petites entreprises sont les premières affectées par ce retournement », souligne Bruno De Moura Fernandes, économiste chez Coface. Le nombre d’emplois concernés est donc encore orienté à la baisse. Mais pour les entreprises, « le risque d’impayé se renforce sur l’ensemble du territoire », note Stéphane Colliac, économiste chez Euler Hermes.
L’an prochain, les craintes se concentrent sur le secteur de la construction. Entre octobre 2017 et septembre 2018, les permis de construire étaient en effet en recul de 5,8 % par rapport aux douze mois précédents. « La baisse des autorisations de construction de logements devrait entraîner une hausse des défaillances dans le secteur en 2019 », prévient Bruno De Moura Fernandes. Chaque année, la construction représente environ 25 % des défaillances enregistrées. C’est le plus gros secteur de l’économie en matière de procédures collectives.
« En moyenne, le taux de défaillance des nouvelles entreprises est proche de 50 % cinq ans après leur création, ajoute l’économiste de Coface. Comme les créations d’entreprise ont beaucoup augmenté depuis 2013, mécaniquement, le risque de difficultés augmente et cela viendra gonfler le nombre global de défaillances l’an prochain », selon l’économiste de Coface.